2021-11-19
Nous savons tous que les pénuries de personnel dans nos centres ne sont rien de nouveau et qu’elles ne font qu’empirer. Nous entendons souvent parler de cas où nos membres travaillent dans des situations où le personnel est extrêmement insuffisant. Nous exerçons un travail très exigeant et stressant où nos priorités sont toujours les agents et la sécurité publique. Lorsque nous devons travailler plus longtemps et plus fort avec moins d’employés en service, les agents et la sécurité publique en souffrent. Tout aussi important, votre santé et votre sécurité en souffrent.
Fournir suffisamment de personnel pour bien gérer la charge de travail est une responsabilité de l’employeur. Chaque centre dans lequel nos membres travaillent a des statistiques et des études qui devraient être utilisées pour déterminer avec précision le nombre d’employés à temps plein qui doivent gérer la charge de travail prévue du centre. La plupart de nos centres ne disposent pas d’un personnel suffisant en fonction de ces statistiques et de ces études. Ces chiffres ne sont pas nouveaux. Les tendances de l’augmentation de la charge de travail, de l’augmentation des congés de maladie, du roulement, de l’attrition et de l’augmentation des postes vacants ne sont pas nouvelles. L’employeur est au courant de ces tendances depuis des années et pourtant, nous travaillons toujours avec beaucoup moins de collègues que nous devrions l’être.
Nous sommes extrêmement inquiets pour nos membres. Vous êtes constamment surchargé de travail, sous-payé, faisant des heures supplémentaires, travaillant pendant les pauses, et manquant sur les vacances et les jours de congé. Le temps d’arrêt, les vacances et les jours de congé réguliers sont d’une importance cruciale pour votre santé et votre rétablissement après avoir fait face à un stress et à un traumatisme élevés. Bon nombre d’entre nous ont été aux prises avec des traumatismes liés à la santé mentale ou sont aux prises avec ces traumatismes. Nous avons vu plusieurs de nos membres quitter leur emploi à cause d’une maladie et ceux qui restent continuent de tomber malades. Ce qui est le plus affligeant, ce sont nos amis et nos collègues qui se sont suicidés.
En tant que cadre supérieur, nous défendons sans relâche les intérêts de nos membres en matière de dotation et de soutien en santé mentale. À chaque rencontre avec l’employeur, nous parlons toujours des pénuries de personnel et des situations dangereuses créées par le manque de personnel adéquat pour effectuer notre travail en toute sécurité. Nous avons des membres qui siègent à des comités locaux, divisionnaires et nationaux de santé et de sécurité où nous signalons constamment les pénuries de personnel dans nos centres et les répercussions sur notre santé mentale. Nous avons aussi des membres qui siègent aux comités consultatifs divisionnaires et nationaux sur la gestion du travail, où nous parlons toujours de la santé mentale et des pénuries de personnel.
Nous discutons souvent avec le commissaire de la GRC et le Conseil du Trésor au sujet des besoins en santé mentale et des pénuries extrêmes de personnel dans nos lieux de travail. Le manque de personnel adéquat a créé des situations dangereuses pour nous, pour les membres réguliers et pour le public. Nous ne pouvons pas faire grand-chose avec les ressources dont nous disposons. Les membres réguliers et le public doivent attendre de plus en plus longtemps pour obtenir des services, et le risque que nos membres commettent une erreur augmente. Nous sommes tous des professionnels hautement qualifiés qui excellent dans la prestation de services de premier ordre dans des situations de vie ou de mort. On ne peut pas s’attendre à ce que nous respections constamment nos normes élevées lorsque nous n’avons tout simplement pas suffisamment de personnel pour gérer la charge de travail existante dans nos centres.
Nous savons que vous vous sentez peut-être impuissants et sans espoir. Nous craignons tous que des erreurs soient commises en raison de ces conditions de travail dangereuses. Ces pénuries créent des traumatismes inutiles pour nous tous. Nous devons nous unir et continuer de veiller les uns sur les autres.
À titre de superviseur, si vous-même ou un membre de votre équipe subissez un traumatisme ou un incident critique en raison d’un manque de personnel sur votre lieu de travail, veuillez vous assurer de soumettre un rapport d’enquête de situation comportant des risques (LAB1070) à votre gestionnaire en indiquant les détails de la pénurie. S’il y a un risque créé par une pénurie de personnel qui a une incidence sur la sécurité du public et/ou des agents, un LAB1070 doit également être rempli. Ceux-ci peuvent être remplis pour chaque incident et peuvent être demandés par n’importe quel employé.
Le processus LAB1070 est la seule façon officielle de documenter les dangers pour la santé et la sécurité créés par ces graves pénuries de personnel. Si quelqu’un vous dit que le LAB1070 ne sert pas à cette fin ou que vous ne pouvez ajouter qu’un seul LAB1070 « global » au lieu d’un nouveau LAB1070 pour chaque événement, il a tort. Il n’y a pas d’autre façon de signaler ce « danger clair et présent » à nos membres, aux policiers et au public. Communiquez immédiatement avec votre délégué syndical local ou votre président régional si vous rencontrez des problèmes lorsque vous soumettez un LAB1070. N’hésitez pas non plus à nous signaler toute situation comportant des risques par courriel à secretary@cupe104.ca.
C’est très puissant pour nous lorsque nous sommes en mesure de présenter ces exemples précis lorsque nous rencontrons la direction de la GRC, le commissaire, le Conseil du Trésor et tout autre représentant de l’employeur. Nous continuerons de défendre inlassablement notre santé mentale et la dotation adéquate de nos lieux de travail, et ce, à chaque occasion.